My life is a despair... [Free]

Donnez moi une seule raison d'adresser ne serait-ce qu'un regard à celui qui m'emène loin du foyer. Il est gentil ? Non. Beau ? Non. Il fait ça pour ton bien ? Non. Il n'y est pour rien ? Non, non et non ! Aucune raison de déccrocher ma tête de cette fenêtre de la voiture. J'aime pas êtres assise devant. Beaucoup d'enfants font des crises de nerfs pour y être mais moi je n'aime pas du tout ça. On a tellement de lumière au visage. Le conducteur n'a qu'à tourner la tête pour nous voir et on voit toute la route qui défile devant nous. Mais je n'aime pas non plus être derrière. On se voit dans les retroviseurs et le conducteur peut nous y voir. On se reçoit toute la fumée de cigarette au nez et on a les jambes serrées. En fait, je n'aime pas la voiture tout court.

Dans ma tête j'entends des coups de fusils en permanance. Mes pensées n'arrangent rien parce qu'elle sont plus lourdes et noires que la douleur. Il m'arrive souvent d'avoir les larmes aux yeux juste par mes pensées. J'ai beau jouer les dures, je ne me débarrasserais jamais de cette fragilité de pleurer pour un rien. Cela fait longtemps que je n'ai pas pleurer mais c'est parce que ça fait longtemps que je n'ai pas réfléchis à moi-même. J'ai beau chercher pourquoi aujourd'hui je suis si déprimée mais à part une hypothèse, rien ne me viens à l'idée. Mon hypothèse, c'est une évidence, une fatalité non pas apocalyptique mais presque aussi dangereuse que de sauter dans le grand canyon. Pourquoi ? Simplement parce qu'atterrir à Broken Heart ne signifie ni plus ni moins que d'être abandonné de tous. Ce centre n'est qu'un dépotoir à ordures. Je suis persuadée que c'est bourré de cas comme moi. C'est-à-dire plein de pauvre gosses qui ne sont que des déchets de la société. Des arriérés de la mentalité locale.

A mon mal de crâne s'ajoute rapidement une envie de vomir. Les virages, les montées, les descentes, les accélération, les ralentissement, tout ça rend mon estomac aussi secoué qu'un milk-shake. Mais même si mon teint devient blanc comme un cachet d'aspirine, je m'en moque. Je ne dirais rien et ne ferais rien. J'ai envie qu'on m'oublie jusqu'à ce que je sois loin de tout ces gens qui m'ont mit de côté. Je sais très bien que cela n'arrangera rien mais ça n'empirera pas non plus la situation, alors pourquoi pas ?

Après ces longues heures de routes, on arriva enfin dans une sorte de coin perdu. Un grand manoir entouré d'arbres morts se dressait juste en face de nous. Je senti que l'accompagnateur en avait froid dans le dos. Cela me fit presque sourire. Mais je restai indifférente histoire d'échapper à des remarques bidons qu'il pourrait me sortir. Mais finalement, c'en fut de trop. Le voir paniquer comme ça... J'avais un dossier trop top là ! Mon visage adressa un sourire assez noir. L'accompagnateur me regarda puis me lança froidement :

"- Qu'est-c'que t'as à sourire toi ?!
- C'est marrant de voir qu'tu pisses dessus juste à cause d'un vieille ruine ! Lui ai-je répondu en souriant.
- Ouais beh figure toi qu'c'est là que tu vas loger alors te la ramène pas trop.
- Si tu n'voulais pas que j'te dise ça t'avais qu'à pas m'demander pourquoi j'souriais.
- T'es pas bien placée pour te payer ma tête. Descends, prends tes affaires et rentre dans c'truc, m'ordonna-t-il.
- Hey j'suis pas un chien m***e ! Ai-je protesté.
- Tu veux vraiment que j'répète ?
- P***n t'es reloud pauv' gars ! Ai-je dis en sortant de la voiture.
- Parle meilleur, là-bas ils sont peut-être pas aussi patient que moi, annonça-t-il en sortant de même.
- Paye ta patience... Ai-je chuchoté.
- Quoi ? J'ai pas entendu, déclara-t-il en s'accoudant à sa portière.
- Bon retour ! Lui souriais-je faussement en marchand vers le manoir avec ma petite valise.
- Sherlyn attends !" S'écria-t-il en courant vers moi.

Je me tournai vers lui, étonnée, puis il me serra très fort dans ses bras. Pourquoi faisait-il ça ? Mes yeux étaient tout grands écarquillés. Je n'en revenais pas qu'il fasse une telle marque d'attention envers moi. En fait, personne ne m'en avait fait. C'était la première fois de ma vie que quelqu'un me prenait dans les bras. C'est alors que j'ai remarqué que je l'appréciais tout de même cet éducateur. C'est lui qui avait ma charge. Il s'est toujours montré très dur et très froid mais là... C'était comme la rencontre du chaud et du froid. Une explosion faisant un radical changement de comportement envers lui... Et moi. Moi parce que j'avais lâché ma valise afin de l'enlacer à mon tour. J'ai fermé mes yeux. Il m'a alors murmuré :

- Fais très attention à toi...

Après un long moment où nous sommes restés là à se dire au revoir, je me défis de son étreinte puis repris ma valise avant de marcher doucement vers l'entrée du manoir. Je sentais les larmes me revenir aux yeux mais je restai forte. Sans me retourner vers lui, j'entrai dans l'établissement refermant la porte derrière moi. Il dit alors pour soi-même sans que je l'entende :

- Bonne chance Sherlyn.

Qu'aillait-il se passer ? J'étais entrée et la hall ne me semblait pas très luxueux. C'était vide. On aurait dit qu'il n'y avait pas de vie dans cette bâtisse moyen-âgeuse...

- Youhouh ya quelqu'un ?

Je descendais les escaliers menant au deuxième lorsque j'entendis un cri. ou plutot une phrases exclamative assez forte pour que cela raisone dans le hall vide et desert de l'étrange manoir. Je revenai du premier étage ou j'étais allée faire un petit tour pour voir ce que faisait les élèves. Il valait mieux être vigilent dans ce genre de résidence, les élèves aiment bien farfouiller et mettre leur nez là ou l le faut pas. Il ne faudrait pas qu'ils aillent au grenier et active cette malédiction dont on m'a dit de me méfier.
Vétue d'une jupe noire sur des collant noir et d'un pull rouge, je m'avança vers la jeune fille qui se tenait dans le hall et avait lancés cette acclamation qui a certainements du raisonner dans tout le manoir. Ce devait surement être la nouvelle réssidente qu'elle devait acceuillir aujourdhui. La jeune fille se tenait au centre de' la pièce, une petite valise a la main. Je fit calquer mes talons haut encore quelques secondes, avant de lancer un sourire chaleureux.

"Bonjour Mademoiselle !"

M'exclamais- je comme a chaque fois qu'un nouveau résident arrivait. J'esseyais de paraître la plus sympathique pour contraster avec ce lieu morbide.

" Vous avez fait bon voyage"

Enchainais- je en vouvoyant la demoiselle. Je vouvoyait tout les enfants de ce lieu pour montrer mon respect mais aussi pour garder mes distance et pouvoir être sévère lorsqu'il le faut. Car parfois je suis obligé de punir les élèves surtout lorsqu'ils fouinent dans les endroits interdit. Je comprend tout à fait leurs curiosité, mais ils ne savent pas le risque qu'il prenne pour eux, mes aussi pour les autres.
Mon regard fixé la nouvelle venue, j'attendis sa réponse.

J'ai attendus plantée là pendant quelques minutes avant d'entendre le bruit que faisait le planché lorsque quelqu'un marchait à l'étage. Après un court instant, alors que je tournais la tête en l'air histoire de m'assurer que les bruits venaient bien du plafond, une jeune femme arriva. Elle avait de magnifiques cheveux blonds, peut-être les plus beaux cheveux très longs que j'ai jamais vu. Ses yeux devait être de ces couleurs claires que l'on prend pour du vert lorsque c'est du bleu ou encore du gris et vice-versa. Le contour de ceux-ci étaient entouré d'un trait de noir, cela donnait à la femme un air très mystérieux et une p***n d'classe ! Elle ne devait pas être n'importe qui pour s'habiller si soigneusement... Enfin, elle avait ce côté mystérieux qui se mariait très bien avec l'ambiance locale mais son contact contrasta étonnement avec cette image...

"- Bonjour mademoiselle !" Lança-t-elle en souriant bêtement.

Comment ne pas deviner que je n'étais pas d'humeur à recevoir cette chose appelée 'chaleur humaine' ? Bref, je n'avais pas le choix de toute façon. Je ne connaissais que très peu cet endroit pour encore me permettre une quelconque tentative d'esquive en ce qui concerne les longs discours de bienvenue. C'est alors qu'elle s'avança et me déclara :

"- Vous avez fait bon voyage ?"

*En français ça donne quoi ?*

J'étais limite choquée qu'elle me vouvoie celle-là... Peut-être n'était-elle qu'une domestique qui doit respect, service et loyauté à ma personne. Nan, ça s'appelle un rêve et puis même, j'aime pas que les gens plus âgés que moi me vouvoient. C'est bête mais pour moi ce sont les plus jeunes qui doivent le respect le plus total aux grands. Bien que je me paye toujours la tête des éducateurs et que les grands, je leur p***e dessus mais ça c'est un autre problème. Ce problème vient de moi et de rien d'autre. Pour faire simple c'est tout simplement que j'ai encore du mal à accepter le fait que, que ce soit mon père ou mon grand-père, ils se sont servit de moi comme il n'existe plus et je le fais payer un peu à tous les adultes que je croise. En fait, c'est plus un traumatisme qu'une vengeance, j'ai tellement peur d'être manipulée comme avant que je me refuse d'être rabaissée par rapport à quelqu'un de plus grand que moi même si pour ça je dois finir seule et me recevoir des baffes.

Question violence, malgré le fait que je sois entièrement pour un monde paix, on en a besoin. Le monde ne serait pas ce qu'il est si personne n'a dans sa vie cette petite - ou grande - dose de mal. Les baffes, ça peut faire comprendre plus de choses que de simples paroles dites avec colère. Quoi que parfois les mots blessent plus que les coups. Mais ça, c'est toute une autre histoire. Moi j'ai pris des coups qui m'ont fait très mal mais jamais je n'en ai regrettais un seul dans ma vie. Parce que je sais qu'au fond, ça à fait ce que je suis aujourd'hui et bien que je vire antisociale et hostile envers tout le monde, j'ai toujours ce brin de fierté qui me donne le moulin de force dont j'ai besoin pour avancer. Tout le monde a ses coups et tous les coups font avancés.

Pour en revenir à mon arrivée relevant presque de la catatonie dans ce trou paumé dans le monde des esprits désolant, alors que la jeune femme me fixait toujours de ses yeux mystérieux et de son sourire très-gentil-mais-non-merci, je restai un instant silencieuse avant de lui répondre :

- T'as pécho tes airs dans les pochettes surprise ou bien ?

Sans plus de ménage, je pris en main mes affaires puis me décida à tracer mon chemin en contournant la dame blonde en direction des escaliers d'où elle était arrivée. J'avoue, j'y étais allé un peu fort sur ce coup... Mais une journée sans renvoyer bouler au minimum deux personnes n'était pas une journée.^^ C'est dans ces moments que l'on voudrait ce faufiler dans les pensées de notre interlocuteur, juste pour savoir ce qu'il compte faire après s'être fait casser par un gosse mais qu'il n'ose pas faire puis après, voir ce qu'il fait. En tout cas, pour cette fois, elle devait se maudire de s'être levée ce matin en pensant qu'accueillir Sherlyn Cohen serait de tout repos !

*C'te blague !*